Et si Jean-Jacques ROUSSEAU, à Montmorency, m’était conté…

Célèbre écrivain et philosophe des Lumières, Jean-Jacques Rousseau est, d’une certaine façon, toujours parmi nous. Dans nos mémoires d’abord, avec ses écrits qui ont marqué la littérature française. Mais aussi dans notre quotidien, où l’on peut retrouver son nom sur différentes enseignes d’organisations, collèges ou encore de lycées.

Ecrivain, mais également musicien, Rousseau a d’abord mêlé ses passions en participant à la célèbre Encyclopédie. Cet ouvrage emblématique du siècle des Lumières a pour objectif de rassembler un maximum de connaissances afin de permettre aux générations futures d’en profiter à leur tour. Sous la direction de Diderot, le philosophe se voit confier la rédaction des articles portant sur la musique.

Mais c’est seulement quelques années plus tard que sa carrière de philosophe va véritablement débuter. Le tournant arrive en 1750 avec la parution du Discours sur les sciences et les arts qui va rencontrer un certain succès. S’en suivra cinq ans plus tard le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes.

En avril 1756, Rousseau quitte Paris, « ville de bruit, de fumée et de boue », pour la campagne et s’installe à Montmorency pour trouver un lieu plus proche de la nature. C’est là qu’il va trouver l’inspiration pour écrire certaines de ses plus grandes œuvres. Avec Du contrat social , tout d’abord, il se penche sur la question de la liberté. Il y explique comment l’Homme peut selon lui parvenir à conserver sa liberté tout en étant en relation avec les autres. Il propose pour cela un contrat : le renoncement de l’Homme à la liberté absolue et la soumission à l’intérêt général. L’ouvrage parait en 1762. Plus tard, le contrat social proposé par Rousseau inspirera les révolutionnaires français. Il demeure aujourd’hui l’œuvre principale de la carrière de l’écrivain et demeure un texte de référence.Retour ligne automatique

La même année que Du contrat social parait une autre œuvre centrale dans la carrière de Jean-Jacques Rousseau : Emile ou de l’éducation . Le philosophe se penche cette fois-ci, sur la question de l’éducation. Il y développe un idéal de programme éducatif en suivant le parcours d’un enfant à l’école, détaillant ses différentes étapes. Rousseau, qui s’est éduqué par lui-même, défend notamment cette idée d’auto-apprentissage, idée selon laquelle l’enfant apprend mieux par lui-même. L’éducateur a quant à lui pour rôle d’encadrer l’enfant et d’éviter que les expériences de celui-ci tournent mal.

Retour ligne automatiqueComme pour Du contrat socialRousseau a rédigé Emile ou de l’éducation dans la ville de Montmorency qu’il a habité durant six ans, créant ainsi un certain lien entre la ville et le philosophe. Aujourd’hui, ce lien perdure. Le lycée en est le meilleur exemple. Compte tenu de son intérêt et de ses réflexions sur l’éducation, porter le nom de Jean-Jacques Rousseau prend une tournure encore plus symbolique pour un lycée de Montmorency. Une façon de lui rendre hommage, de continuer à faire vivre sa pensée aussi…

Se brouillant avec son hôtesse et amie madame d’Epinay qui l’avait reçu à l’Ermitage de Montmorency, il doit emménager ailleurs : Jacques-Joseph Mathas, procureur fiscal lui suggère dans la même localité sa propriété du Mont-Louis, petite maison rurale en assez mauvais état mais au loyer modeste.

Musée, le Donjon, cabinet de travail de J J ROUSSEAU au jardin 

J. J. Rousseau et Marie-Thérèse Le Vasseur s’y installent le 15 décembre 1757. Il trouve dans son jardin un lieu propice pour développer son « système » philosophique, notamment dans son « donjon », gloriette au fond du jardin dont il fait son cabinet de travail pour écrire à l’abri des regards indiscrets des deux occupants de la « Maison des Commères ».

« Maison des Commères » surplombant le jardin de J. J. Rousseau

Proche du domicile de J. J. Rousseau, se situait une haute bâtisse du 17ème siècle composée de deux maisons accolées. Deux prêtres jansénistes y résident lorsque J. J. Rousseau et sa gouvernante Marie-Thérèse s’installent en centre-bourg. Les relations de voisinage, tout d’abord amicales, deviennent plus tendues ; Marie-Thérèse, trouvant qu’ils « se fourraient partout et voulaient se mêler de tout », les surnomme les deux commères. Ce qualificatif désigne de nos jours la maison, devenue bibliothèque de recherche et d’études rousseauistes. Une ambitieuse politique d’acquisition de manuscrits, d’éditions originales annotées, d’objets muséographiques, mais aussi d’ouvrages et d’études contemporains, fait de ce lieu un centre de recherche mondialement connu.

Un acte notarié dressé sur demande de Rousseau, le mobilier ayant appartenu à Mme d’Épinay à l’Ermitage, ainsi que des documents iconographiques et les témoignages de l’époque ont permis que soit restitué avec fidélité et « sensibilité » le cadre de vie de l’écrivain.

Musée J J ROUSSEAU à Montmorency

Les façades et toitures de la maison de Jean-Jacques-Rousseau et de son cabinet de travail dit le Donjon, ainsi que les façades et toitures de la maison dite Maison des commères, le jardin, sont classés monuments historiques par arrêté du 21 décembre 1984.

Aujourd’hui, sa demeure est devenue un musée. A visiter pour plus d’informations sur le sujet !Retour ligne automatique
En 2011, le musée dispose du label Musée de France. Il est également membre de la Fédération des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires, et de la Route des maisons d’écrivains.

Jean-Jacques ROUSSEAU est né le 28 juin 1712 à Genève et mort le 2 juillet 1778 à Ermenonville.

 

Rédigé par Thibault URBAIN, Master Etudes européennes et relations internationales spécialité Histoire et civilisation parcours Histoire