Visite au HCR des élèves de TS7

Le 7 février 2018, nous nous sommes rendus à Genève pour un séjour de 3 jours dans le cadre du projet MIXISCIENCES.

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Nous avons commencé ce séjour par une visite du siège du Haut-Commissariat des Réfugiés (HCR ou UNHCR).
Il s’agit d’une agence des Nations Unis consacrée aux réfugiés, demandeurs d’asiles ou déplacés internes. L’agence nous a été présentée par Mme Hauville Rapoport, l’administratrice adjointe chargée des rapports annuels aux donateurs.

Une vidéo de présentation nous a été montrée (la vidéo est disponible sur ce site : https://www.youtube.com/watch?v=_fdI3-Dnklc). 
On apprend que l’UNHCR a été créé en décembre 1950, suite à la Seconde Guerre Mondiale, un conflit qui a eu pour conséquence la présence d’un million de réfugiés dans le monde. En 1956, la révolution hongroise éclate et en 1960, des guerres en Afrique ont lieu à cause de la décolonisation. Ces conflits entraînent la fuite de milliers de personnes. Ainsi en 1967, le programme de l’HCR, qui ne devait durer que trois ans, étend ses activités à l’échelle planétaire et sur une durée indéfinie. Nous apprenons qu’en France les réfugiés ont accès à l’OFPRA ( Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides) qui est une autorité auprès de laquelle ils peuvent demander un droit d’asile qui ne leur sera pas refusé même s’ils n’ont pas de papiers. En étant refugié dans un pays ont a les mêmes droits que les locaux. Depuis 1950, les conflits et les désastres se multiplient dans le monde et le nombre de réfugiés ne cesse alors d’augmenter. Le HCR qui comptait en 1951, 36 employés en compte en 2016, 10800 dans 125 pays. En reconnaissance de toutes leurs actions le HCR reçoit deux prix Nobels de la paix, le premier en 1954 et le deuxième en 1981.

Mais qu’est-ce qu’un réfugié ?
Nous avons appris avec Mme Hauville qu’il s’agit d’une “personne se trouvant hors du pays dont elle a la nationalité, qui craint avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays”, d’après la convention relative au statut des réfugiés adoptée en juillet 1951. Plus simplement, un réfugié, c’est une personne qui se trouve en danger dans son propre pays et qui au vu de ce danger a besoin d’un refuge et de la protection d’un pays étranger. Le HCR s’occupe également des “déplacés internes”, ce sont ceux qui ont quitté leur foyer en raison de dangers mais sans franchir de frontière. On compte aujourd’hui 22,5 millions de réfugiés et 40,3 millions de déplacés internes. Il y a donc une personne toute les 3 secondes « déracinée »

La première tâche du HCR est, depuis 1950 et jusqu’à nos jours, celle de faire respecter les droits humains des réfugiés. L’organisation s’engage afin d’assurer à ce que toute personne en besoin puisse trouver l’asile dans un autre pays capable de fournir la protection nécessaire. Il fournit également des aides matérielles comme l’eau, le bois, des médicaments, de la vaisselle, des produits d’hygiène, un hébergement…etc. Les pays où le HCR se déplace le plus sont la Somalie et l’Afghanistan et les interventions durent entre deux mois et deux ans. Actuellement, 65,6 millions de personnes sont dites “déracinées” : ce sont des réfugiés, des demandeurs d’asile ou des déplacés internes. Le HCR est donc loin d’avoir fini son combat, il est plus utile que jamais dans une situation politique s’aggravant notamment en Afrique et au Moyen-Orient.

Le Haut Comité aux réfugiés est une organisation complexe, qui nécessite une structure bien définie et requiert un financement conséquent pour réaliser ses nombreuses actions à travers le monde.

L’UNHCR est en effet dirigé par le Haut-Commissaire pour les réfugiés, actuellement Filippo Grandi, et pas moins de 87 délégués environnementaux forment le comité exécutif, qui joue un rôle majeur, approuvant les budgets et les programmes du haut-commissaire.

En tout, le HCR est composé de 11 000 employés, dont 87% sont sur le terrain, de 1729 membres au siège dont 13% qui se trouvent à Genève, et de 470 bureaux présents dans 130 pays. Ils sont donc confrontés aux dangers, sont logés dans des conditions sommaires non loin des camps de réfugiés et doivent sacrifier leur confort, et leur vie familiale parfois, les missions de plusieurs mois voire années se succédant.

Concernant le financement maintenant, il se fait en immense partie sur des contributions volontaires, dont 87% provenant des gouvernements et de l’Union européenne avec notamment les États Unis qui financent 1450 millions d’euros et l’Allemagne qui finance 473 millions d’euros ; 3% sont issus des organisations intergouvernementales et 9% proviennent du secteur privé, y compris des fondations, des entreprises et des particuliers ; une subvention annuelle de l’ONU correspond à 1% du budget environ. Il faut savoir que le HCR accepte aussi les donations en nature comme des couvertures, des médicaments… Le budget annuel du HCR n’a jamais cessé d’augmenter : il est passé de 300 000 dollars en 1950, à 1,5 milliard en 2009, et atteint en 2016, 7,5 milliards de dollars. C’est dire si les besoins du HCR ne cessent de croître.

Le HCR est donc une organisation plus que nécessaire. Cette visite fut très intéressante, dans le sens où elle nous a permis de réaliser que tout le monde n’a pas la chance de vivre dans un pays où on est libre, libre de s’exprimer et de s’enrichir culturellement et intellectuellement grâce à une bonne éducation. Sur Terre des millions d’humains n’ont même pas accès à l’eau potable, sont en situation de malnutrition et sont persécutés et forcés de quitter leur pays ou leur foyer. Des enfants, des hommes, des femmes, des dizaines de millions de personnes rêveraient de jouir des mêmes privilèges que nous occidentaux. Cette visite nous a ouvert les yeux, nous a permis de nous rendre compte de notre chance, et peut-être de nous (et vous, cher lecteur) convaincre de faire des donations au HCR comme à d’autres associations majeures dans la lutte pour les droits de l’Homme, et a peut-être même permis, nous l’espérons, de déclencher des vocations.

Yara ALBADRA- Rémy LEOTAUD- Emilie MORIN élèves de TS7