Réveil de bonne heure le lundi 14 Décembre 2015 pour pouvoir visiter le musée Pierre et Marie Curie puis le Panthéon, situés dans le 5ème arrondissement de Paris.
Nous avons été accueillis par Natalie Pigeard-Micault pour assister à une conférence :
« Être une femme scientifique au temps de Marie Curie ».
Cette Historienne des femmes dans le champ des Sciences nous a expliqué que Marie Curie n’était pas la seule femme de Sciences de son temps, bien qu’elle soit la plus citée et la plus connue de nos jours. Rosalind Franklin, Lise Meitner, Ellen Gleditsch, Hertha Ayrton sont des exemples de femmes de Sciences qui restent dans l’ombre de Marie Curie, notamment dans les manuels scolaires.
Madame Pigeard-Micault nous a appris que Marie Curie fut la seule femme à avoir reçu deux prix Nobel : elle obtient en 1903 le prix Nobel de physique avec son mari Pierre Curie et Henri Becquerel, pour ses travaux sur la radioactivité. En 1911, elle obtient son second Prix Nobel, cette fois-ci en chimie, en reconnaissance de ses travaux et de la découverte de deux nouveaux éléments, le polonium et le radium. Elle est également la première femme lauréate en 1903, avec son mari, de la Médaille Davy pour ses travaux sur le radium…
Au cours de son exposé, Natalie Pigeardest revenue sur certains stéréotypes qui touchaient Maria Skłodowska, notamment sur ses origines sociales très modestes. Marie Curie était en fait issue de la bourgeoisie Polonaise. Ce qui a mené à penser que Marie Sklodowska était pauvre, est qu’elle a dû financer des études onéreuses en France et être aidée d’une partie de sa famille installée à Paris.
Nous avons aussi appris l’exploit pour l’époque d’Emma Chenu qui passa une licence en Sciences en 1868 et fut la toute première femme à réaliser ce parcours. Dans un autre registre, Natalie Pigeard nous a expliqué combien les conventions sociales au XIXème siècle pesaient sur l’accès des femmes à la profession de médecin. Ils craignaient de voir une grande partie de leur clientèle disparaître au profit de cette nouvelle concurrence.
Les mœurs de la société évoluent cependant et en 1924, le baccalauréat devient un diplôme unique pour les hommes et les femmes. Le machisme ne disparaît pas pour autant, car les hommes comprirent que les femmes étaient de sérieuses concurrentes sur le marché du travail. Cela serait-il une des explications à la différence de salaire homme/femme comme pour démarquer l’homme de sa semblable ?
De plus, NataliePigeard-Micault nous explique que les femmes scientifiques étaient bien souvent tiraillées entre leur métier et leurs charges familiales…Marie Curie fut une exception et devint même un modèle de la femme scientifique car elle continua ses recherches au laboratoire universitaire dont elle fut d’ailleurs la directrice à partir de 1906, tout en élevant sa fille Irène.
Natalie Pigeard-Micault concluera son exposé par une citation de Madeleine Pelletier, première femme médecin diplômée en psychiatrie, qui marque la volonté de voir évoluer la situation des femmes : « Quiconque est vraiment digne de la liberté n’attend pas qu’on la lui donne ».
Ensuite, nous avons visité le musée Marie Curie accompagnés par Natalie Pigeard-Micault qui nous a présenté les différentes parties de celui-ci. Nous avons appris que ce musée était auparavant un laboratoire des Curie, construit entre 1910 et 1914, aussi appelé le pavillon Curie. Il était divisé en plusieurs petites salles et fut l’un des deux laboratoires qui constituaient l’institut du radium créé par Pierre Curie afin d’approfondir ses recherches sur cet élément chimique.
Le laboratoire fut dirigé uniquement par Marie Curie suite au décès accidentel de Pierre Curie. Marie Curie prit la direction de cet institut pour y faire étudier des élèves en recherche sur le radium.
Elle passa 20 ans dans ce laboratoire afin de continuer ses recherches jusqu’à son décès en 1934. André Debierne lui succède puis sa fille Irène Curie jusqu’en en 1956. Le laboratoire ainsi que le bureau des Curie ferment leurs portes en 1958 car le lieu était empreint de beaucoup trop de souvenirs. En 1978, le bâtiment devint l’institut Curie qui a reçu plus de 5500 photos d’archives des descendants des Curie.
Un grand merci à toute l’équipe du musée Pierre et Marie Curie pour cette belle matinée et le temps qu’ils nous ont consacré. Nous remercions aussi beaucoup nos professeures Mme Grave et Mme Berthier.
Nous recommandons vivement à nos lecteurs la visite de ce musée dont voici les coordonnées ci-dessous :
Musée Curie
UMS 6425 CNRS/Institut Curie
11 rue Pierre et Marie Curie
75248 Paris Cedex 05
Benjamin Avakian Thomas Crépin Amandine Devillard Aurélien Gray MayssaneNehas